Nous arrivons au CIDEP un dimanche soir. Le centre est situé au coeur de la campagne et est assez difficile d’accès, nous devons nous y rendre en taxi. Au bout de 15 km de piste de terre et de graviers, nous voilà sacs sur le dos dans ce qui va être notre maison pour les quinze prochains jours. Nous sommes heureux de nous sédentariser un peu et de marquer une pause dans le voyage. Mais l’ambiance et le travail vont-ils nous plaire?
Nous croisons plusieurs bâtiments, tous déserts, avant de rencontrer enfin quelqu’un : une volontaire française (!) qui nous explique que les membres du CIDEP ne sont pas là le dimanche, puis nous présente aux quatre autres volontaires présents à ce moment.
Le CIDEP est un centre de permaculture, dont la philosophie consiste à profiter au maximum des ressources naturelles disponibles pour limiter l’impact de l’homme sur la nature. Le centre utilise des techniques expérimentales mais aussi ancestrales et les font partager, dans les domaines de la construction naturelle comme de l’agriculture (murs en brique d’adobe ou en paille, potager organique, toilettes sèches, douches solaires, composts,..)
Nos doutes se dissipent rapidement. L’équipe comme les volontaires sont aussi dynamiques que sympathiques, l’ambiance est excellente.
Pour les constructions naturelles, nous foulons de l’argile dans un basin d’eau pour la rendre meuble, nous fabriquons des briques d’adobe qui sécheront au soleil en mélangeant argile, paille, sable et eau, nous appliquons un torchis à base de terre et d’argile sur les murs de paille d’une maison en construction, nous creusons tout autour un fossé qui sera rempli de pierres pour éviter l ‘humidité, nous fixons de grands piliers de bois dans le sol qui serviront de base à un futur édifice.
Côté agriculture, on arrose, repique, enlève les mauvaise herbes, place des tuteurs pour les patates, cueille des framboises avant d’en faire des confitures.
Notre alimentation change radicalement, puisqu’ici quasiment tout le monde est végétarien. Place aux salades de choux, de carottes, de betteraves et au riz et à la quinoa! Ceci dit le CIDEP compte deux cuisiniers et on mange bien. On apprend même à faire du pain et des pâtes fraiches. Comme tout le monde cuisine, chacun apporte son petit grain de sel. Ainsi une volontaire anglaise a instaurée le porridge pour le petit dej’, quant à nous notre “consommé de ratatouille” et nos “noix caramélisées au chocolat” (clin d’oeil au Périgord) ont rencontrés un vif succès!
Durant les temps libres, nous profitons du ruisseau tout proche, même si l’eau est froide, ou de la table à manger reconvertie en table de ping pong. Nous sortons également du CIDEP pour aller manger une glace à El Bolson ou pour découvrir les environs: montagnes, cascades et lacs sont à l’honneur, notamment le Lago Puelo et son paysage paradisiaque.
Nous passons les fêtes de Noël et du jour de l’an ici, l’occasion de déboucher quelques bouteilles de bières maisons et de champagne de sureau (et oui). De bons moments animés par la guitare ou par la flûte autour d’un feu de camps. La fête du jour de l’an était déguisée, on a fait avec les moyens du bord… et il y avait un plat de fête: un curanto végétarien, c’est à dire des légumes enterrés sous terre avec des pierres chaudes pendant 2h30. Miam!
Ces deux semaines sont passées à une vitesse folle. Il est déjà temps pour nous de faire les sacs et les adieux, en route vers d’autres aventures!
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